Le Plan National d'Adaptation au Changement Climatique (PNACC) prévoit de généraliser l'évaluation des vulnérabilités climatiques pour les infrastructures et activités critiques. Ces propositions impliquent de réaliser des milliers d'études au cours des 5 prochaines années. Est-ce réaliste ? Et comment mettre en œuvre ces proposition de façon efficace ?
Le non-dit de l'évaluation des risques climatiques dans le PNACC : le passage à l'échelle
Plusieurs mesures du Plan National d'Adaptation au Changement Climatique portent sur sur l’anticipation des risques à l’échelle de territoires, d’entreprises ou d’infrastructures… Même s'il n'est pas directement évoqué, ces mesures font face à un défi majeur : le passage à l'échelle.
Si les mesures d'évaluation des risques climatiques envisagées par le PNACC sont mises en œuvre, des milliers de sites, de bâtiments ou d'ouvrage devront être scrutés au cours des prochaines années. Dans ces conditions, la proposition semble prise entre deux risques :
soit peser massivement sur les maigres ressources financières et humaines disponibles pour l'adaptation,
soit se limiter à des examens superficiel réelle incidence sur la compréhension et la réduction des risques climatiques.
Nos propositions pour les études prévues par le PNACC
Dans sa contribution au débat public sur le PNACC, Callendar propose des idées pour rendre ces mesures réellement utiles. A commencer par une définition claire des objectifs : l'évaluation des risques climatiques n'est pas une fin en soi, elle doit permettre à l'organisme étudié de comprendre son exposition et de réduire ses vulnérabilités.
Cela implique des études beaucoup plus précises et opérationnelles que celles qui sont généralement produites aujourd'hui. Une co-construction entre les experts scientifiques et les utilisateurs est nécessaire, les utilisateurs étant en priorité les services de l'organisme qui prennent des décisions impliquant des hypothèses météorologiques ou climatiques. Il en découle que l’étude doit en priorité porter sur le périmètre qui est directement sous le contrôle de l’organisme évalué et où il peut donc effectivement agir pour réduire les risques.
Les référentiels existants aujourd'hui ne sont pas suffisant pour encadrer ces études. En particulier, ils ne permettent pas à un non-expert de juger de la qualité d'une étude. Dans la continuité de la Trajectoire de Référence pour l'Adaptation au Changement Climatique, l’État peut jouer un rôle dans la définition de méthodologies et de scénarios communs. Il peut également sécuriser les démarches d'évaluation des risques climatiques au travers de labels à destination des organismes évalués et des prestataires d'évaluation.
Consulter notre contribution complète via le site du débat public : Évaluation des risques climatiques : Réussir le défi du passage à l’échelle (pdf)